de choses et d'autres sur le chemin des mots

1ere partie

 

 

 

 

 

texte déposé auprès de la SACD, tous droits réservés

 

DES SOURIRES ET DES HOMMES

 

 

Introduction : chanson d’Adolphe Bérard : j’ai vendu mon âme au diable.

(Domaine public)

 

 

3 protagonistes d’un certain âge.

(Bob est  assis sur un banc, devant une table. Charles arrivera beaucoup plus tard)

Alfred arrive, l'air endormi en se grattant frénétiquement les bras et le refera épisodiquement durant la pièce.

Bob :

Qu’est-ce que tu foutais ? Emerger à 17h  ce n’est plus une sieste, c’est du coma.

 

Alfred :

Ne m’en parle pas ! J’ai passé la nuit chez Polanski : genre  bal des vampires. Je ne me suis pas fait bouffer mais littéralement dévorer par des hordes de moustiques assoiffés de sang, et comme je n’avais pas de gousses d’ail ...

 

Bob :

Tu aurais dû essayer le coup du pieu planté dans le cœur, mais je te concède que cela doit être mariolle de viser le cœur d’un moustique.... 

 

Alfred

(il répond avec un ricanement)

Bon on change de sujet, car rien que d'en parler je vais m'user les ongles.

(il reste un moment silencieux et reprend la parole)

-la vie est une bien étrange chose….

 

Bob

-Sûr… as-tu seulement pensé, par exemple, que si Adam avait été homo, on ne serait pas là à dire des conneries.

 

Alfred

-dans le même genre, si Dieu, dans le jardin d’Eden avait remplacé la pomme par une amanite phalloïde, c’est tout le destin de l’humanité qui basculait.

- D’ailleurs, y a des fois, où on se demande s’il avait bien toute sa tête, Dieu…Pour les lions, si tu réfléchis un peu, tu peux te dire à la rigueur, que si tu as un lion aux fesses, ça doit booster  tes performances pour la course à pieds et que, finalement, cela a permis aux Ethiopiens de décrocher quelques médailles d'or aux J.O. Mais pour le palud, la malaria, le sida, la peste bubonique et Cie, tu es en droit de t'interroger sur la finalité du truc.

- Ou alors il a fallu, que Dieu, il soit vachement balèze, qu’il extrapole, et qu’il pense aux directeurs de labo qui allaient se faire des couilles en or avec ça.

 

Bob

-En plus il a démarré avec une cagade : 0 pointé en génétique the big boss ! Un homme, une femme, cha ba da ba da, cha ba da ba da, (air du film de Lelouch) puis 2 gosses, pas même éduqués, de la racaille quoi, et pas de la petite, ça finit dans un bain de sang. Même si l‘amour d’une mère est aveugle, Eve, elle se retrouve dans le Cornélien, a- t-elle d’autres choix, pour perpétuer l’espèce, que de se faire mettre enceinte par son fils meurtrier ?...Et Adam, y fait quoi pendant ce temps là ? Il tricote de la layette avec des lianes? T’imagines la pauvre Eve, elle n’a même pas le J’attends un enfant de Laurence Pernoud !

 

 

Alfred

-Ça doit être ça le péché originel. Mais c’est tout de même un peu dégueu que ce soit pour leur pomme à Adam et Eve. Ils ne pouvaient pas avoir lu Dolto, et puis l’autre il leur avait dit : croissez et multipliez. Bien chef ! Oui chef ! Heu… juste une petite question ? On fait comment ? Un grand silence avec des échos de démerdez-vous. Pas même une bible, un coran, un brouillon de talmud : mode d’emploi néant. Jusqu’à l’arrivée de Moïse avec ses tables de la loi, ils étaient condamnés à l’improvisation.

 

Bob

-Un meuble Ikea sans plan de montage !!!

Remarque, la création bouclée en 1 semaine, cela ne pouvait-être que du bâclé. Comme quoi ça ne date pas d’hier les dégâts du productivisme.

Ouais mais bon… Dieu il a aussi des excuses, il partait du néant, et puis lui aussi c’était un débutant, un apprenti en quelque sorte…N’empêche, que c’était déjà l’archétype même du chef se défaussant sur ses subalternes.

 

Alfred

-Toutefois, sur le tard, ils se sont tout de même rendu compte qu’il y avait un problème : On ne peut pas être à la fois au four et au moulin. Ils ont rajouté Jésus et le Saint Esprit. Le Saint Esprit, c’est surtout parce qu’il était fort en opérations... Mais bon, y a pas délégation des pouvoirs, Dieu il est toujours dans l’omniprésence. T’as qu’à voir de nos jours, quand un président de la république y court- circuite tout le temps ses ministres, pour voir où ça nous mène !

 

Bob

-Finalement, les Grecs ils étaient moins cons. Tu voulais savoir l’heure, il suffisait de demander à Chronos. Une petite panne sexuelle t’avais Eros, et là, c’est pas comme avec le viagra, t’as pas de contre-indications. T’avais envie de te faire une petite bringue avec tes potes, tu prenais Dionysos comme DJ. Besoin d’un sac à main, t’allais voir Hermès, lui, c’était le Dieu des commerçants… et des voleurs… perspicaces qu’ils étaient les Grecs. T’avais des problèmes d’insomnie, tu invoquais Morphée, et en plus c’était délivré sans ordonnance. Et tu pouvais t’amuser, parce qu’au ministère de la culture, ils avaient mis pas moins de 9 muses pour ça. Enfin, il avait le plus fort de tous : Asclépios, Dieu de la médecine. Là, c’est pas de la p’tite bière, du vaccin H1N1 : il ressuscitait les morts le gonze ! Si t’étais mort, tu pouvais encore croiser les doigts, et espérer qu’Asclépios se penche sur ton cas.

 

 

 

 

Alfred

-Ouais, mais les Grecs ils auraient dû faire gaffe et fignoler un peu. Car avec cette sale habitude de mettre un E à la fin des noms de mecs, comme Morphée, Egée, Briarée, ben cela leur quand même donné une sacrée réputation aux grecs !

En tous cas, ce qui est certain, c’est qu’avec le monothéisme c’était condamné au pyramidale. Comment veux-tu mettre en place une démocratie avec un truc comme ça ?

 

Bob

Pourtant il y a eu au moins une belle occasion de rattraper le coup. Si Noé il avait été juste un peu moins con, il aurait pu faire l’impasse sur les moustiques, les blattes et autres scolopendres…

Tiens ! S’il avait juste oublié les virus, les bactéries et les microbes, ça comblait d’un coup le déficit de la sécurité sociale.

(silence)

Alfred

A propos de Noé, la théorie c’est le créationnisme, donc Dieu il crée tout, mais il trouve que cela a mal tourné. Pour repartir sur de bonnes bases, il dit à Noé de s’y coller et lui dit de  sauver un couple de chaque espèce. Une paille : les mammifères c’est 1200 espèces, les reptiles 9357, les oiseaux 6000 et cerise sur le gâteau 30 millions d’insectes. Et encore on a du bol, on peut présumer que pendant le déluge, les poissons, les  berniques et autres pétoncles,  ils ont pu se démerder tout seul. N’empêche, un couple de chaque, il faut tout multiplier par deux.

 

Bob

30 millions d’insectes et trouver un male et une femelle de chaque : on est dans le titanesque...

 

Alfred

Ouais et on en est que dans les préliminaires. La grande Arche, c’est même pas celle de la Défense, elle fait 137 mètres de long, 26 mètres de large et 16 mètres de haut, même en tassant beaucoup ça laisse forcément beaucoup de monde sur le quai.

 

 

 

Bob

Je ne voudrais pas avoir l’air d’ergoter, mais bon...La croisière elle a durée 220 jours, ce qui implique, pour qu’ils ne se bouffent pas entre eux, qu’il fallait embarquer 220 jours de boustifaille et là, outre le problème de place tu te rends vite compte  que c’est un peu plus gratiné que du hallal ou pas, car t’as qu’à essayer de faire manger du foin à un lion pour entr’apercevoir l’ombre de la difficulté.

 

 

Alfred

Hyperbole de la pensée…

 

Bob

- houai, beaucoup de chance…

 

Alfred

-qu’est ce que t’as à me parler de chance ?

 

Bob(en faisant les cent pas)

- Hyper bol …c’est mauvais… Oublie. N’’empêche pour que l’on soit là à parler, il a fallu que nos ancêtres soient de sacrés démerdards, et de la race des coriaces. Je te la fais bref et je te zappe les 3 guerres puniques, les invasions Burgondes et tout le Saint Frusquin : avec la peste noire c’est ¼ de la population qui gicle, ensuite il leur a fallu éviter de se faire St Barthélemyser. Après, on nous envoie battre la campagne pour satisfaire les ambitions d’un petit corse. Mais jusque là, on était dans le raisonnable. On choisissait un grand champ pour se foutre sur la gueule, ça donnait pas trop dans la victime collatérale. Par la suite, avec la révolution industrielle, on a voulu faire dans le moderne. Alors en 70 on fait une répétition générale et ce n’est qu’en 14 qu’on attaquera les choses sérieuses.

(silence)

La mort troque sa faux contre une moissonneuse batteuse.

(silence)

 

Les nôtres, on les habille en bleu pour qu’en face ils ne soient pas trop emmerdés pour viser. D’un coté comme de l’autre, pour lutter contre la lassitude, on leur file du Schnaps ou de la gnôle et on en fusille quelques uns pour redonner de l’entrain aux autres. La grande idée qui sous-tend tout ça est de récupérer des kouglofs et des Bretzels ! Il est à noter que c’est aussi à cette occasion qu’est apparue l’idée d’intégrer la Turquie à l’Europe. On a confronté nos points de vue aux Dardanelles, mais on a eu beau se montrer insistant, on n’a pas su convaincre : trop visionnaire sans doute. En 18, on n’a même pas le temps de fêter la fin des belligérances que t’as la grippe espagnole qui arrive. Ça sauve les fossoyeurs de la récession mais c’est la merde parce que Bachelot eh bien, elle n’est pas encore née, résultat des courses : c’est l’hécatombe…

 

(Alfred fait semblant de s’endormir)

 

Bob

-je vois que je te passionne !

 

Alfred

Mais non, c’est juste pour détendre l’atmosphère.

 

Bob

-Je reprends.

Pour la seconde guerre mondiale, on cherche à s’améliorer, à faire dans le rationnel et l’équitable. Car c’est vrai que c’est pas trop démocratique que les militaires ils se battent juste entre eux, alors on fait aussi participer les femmes et les enfants. Avec l’essor de l’aviation, on voit apparaître de grands projets de type Haussmannien. Mais si la phase initiale de destruction a été une réussite, on a plutôt foiré lorsque l’on a voulu reconstruire. Pourtant, on nous avait envoyé d’Amérique, une espèce de shérif, un Marshall, pour essayer d’éviter que ça vire au Bronx. Mais on avait vu trop grand, trop cher et on a fait dans la précipitation. Finalement, et parce que cela ne mange pas de pain, on a essayé de rattraper le coup en inscrivant Le Havre au patrimoine mondial de l’humanité. Cela a juste ouvert certaines perspectives pour des villes comme Brest et St Nazaire.

Après les guerres et les tueries, il y a toujours un certain découragement dans les populations, tout du moins dans ce qu’il en reste. Mais à la fin de celle-ci, miracle ! Dans les bagages des amerloques, il y avait des bas de soie, ce qui a relancé la libido et fait remonter la natalité.

 

 

Alfred

- Tu sais Bob, j’aime bien quand tu expliques. Moi, l’école, je trouvais cela tellement intéressant, qu’on m’avait chargé de l’entretien du radiateur.

Si je résume ta pensée : nous sommes des miracles vivants !!!

 

Bob

-Je te le fais pas dire…

 

Alfred

-Imagines seulement qu’on ait inventé la pilule au moyen-âge, avec l’hécatombe ambiante, on aurait frôlé l’extinction et je serais peut-être comme un con, seul, sur ce banc à regarder le bout de mes souliers.

 

Bob

-Un de ces jours, pense à me rappeler, de te demander, de m’expliquer, pourquoi c’est moi qui meurs dans l’affaire ?

Ceci dit, c’est intéressant le bout des souliers, ça sous-entend qu’avec eux tu peux aller quelque part.

 

( silence)

 

Bob (reprend avec un ton sentencieux)

- Pompes funèbres qui nous conduiront jusqu’à la tombe…

 

(silence)

 

Idée ! Dans les grandes villes, eh bien les morts, si on les plantait à la verticale tu récupèrerais les 2/3 des terrains. A la place on pourrait faire des logements sociaux : habiter près d’un cimetière c’est quand même plus chouette que près d’une rocade ! Cerise sur le gâteau, lors des obsèques tu pourrais benner, économiser du marbre, et rien qu’avec une couronne, tu friserais l’opulence !

 

Alfred

-Tombe… tomber enceinte… tomber amoureux… toujours ce vocabulaire pour lester la vie.

 

Bob

-Oulan-bator…

 

 

Alfred

-Il y a des fois où j’ai du mal à te suivre…

 

Bob

-Mongolie, Genghis Khan, Mongol fier.... Lest… laisse tomber.

 

Alfred

-T’as fumé ou quoi.

 

Bob

-Une fois...En avril j’ai fumé un joint.

 

Alfred

-mettre du piment dans sa vie…

 

Bob

- les rares fois où j’ai essayé j’ai été marron, marron d’inde pour être précis. Sans doute est-ce ça le bonheur : ne pas avoir mal quelque part…

 

(silence)

 

Alfred

-pour tout dire, et rester dans la concision : on n’est que des mendiants de la vie…

 

- (Charles arrive)

-

- Bob

- -Mais c’est-ti pas Godot qui nous arrive !

-

- Alfred

- - en tous cas ce n’est pas l’Arlésienne !

 

- Charles

- - alors les gars, ça boume ?

 

- Alfred

- - on s’entraine doucement à être vieux.

 

-

- Charles

- C’est pas trop fatiguant au moins?

 

- Alfred

- - Non mais ça use.(Alfred se gratte frénétiquement les bras)

Charles (s'adressant à Alfred)

Mais qu'est-ce que t'as? Tu nous fais une varicelle tardive?

Alfred

Ne m'en parles pas, j'ai lutté toutes la nuit contre des nuées de moustiques, la bataille de Midway c'était de l'enfantillage à côté. (silence) A plus.

Charles

Tu t'en vas déja? Je viens juste d'arriver.

Alfred

Quand je dis: A plus, c'est mon groupe sanguin, s'ils remettent ça cette nuit il va falloir me faire des transfusions!

 

- Bob

Assieds-toi Charles, t’arrives bien, on se disait justement qu’il nous manquait un 3eme couillon.

 

- (Charles s’assoit)

 

- Charles

- -Sûr que pour refaire le monde, 3 ce ne sera pas de trop !

 

- Alfred

- -Ouais, mais là on était plutôt en train de le défaire.

 

- Charles

- - vaste programme…

 

- Alfred

- - on te le fait pas dire.

 

- Bob

- -mouais, mais on a déjà pas mal dégrossi, on a fait dans le survol : on a droné. On est parti de la genèse, on s’est torché 2 épidémies, 2 guerres mondiales, et là, on attaque le contemporain.

 

- Alfred

- -t’arrives juste pour le peack oil.

 

- Charles

- - le quoi ?

 

- Alfred

- - le peak oil : le moment où il n’y aura plus de pétrole pour tout le monde.

- -Et ça va pas être qu’un peu emmerdant, parce qu’un airbus qui marche avec des panneaux solaires, c’est pas près de le faire. T’as qu’à voir comme ils ergotent pour le poids des bagages, là, avec le poids des batteries ils mettraient 10 personnes dans un A 320 et 50 pour pousser au décollage, et si tu passes au nucléaire, Roissy, ça vire à la banlieue d’ Hiroshima !

 

- Bob

- -Avec le solaire, ce qui coince un peu, c’est que c’est au moment où t’en as le moins besoin que tu en as le plus… Et réciproquement. Même la littérature en aurait souffert, parce que tu vois, eh bien Saint Exupéry, avec Vol de Jour l’aurait moins bien vendu.

-

- Charles

- -je m’en fous je prends jamais l’avion.

 

- Alfred

- - de toutes façons, où qu’on aille, on est toujours que sur son cul ou que

- sur ses pieds.

 

- Bob

- - Puis-je me permettre une petite remarque avisée? tu fais l’impasse sur les ambulances et les corbillards.

-

- Charles (air accablé)

- - quoiqu’on fasse on en revient toujours à l’affaire du trou.

 

- Alfred

- -Charles et sa belge attitude…

-

- Charles

- -Quoi ? qu’est-ce que j’ai dit ?

 

- Bob

- -Cherches pas, tu vas te faire une hernie méningée.

-

- Alfred

- -On en était où déjà ? Ah oui au peak oil.

 

- Charles

- -Remarque avec beaucoup de chinois…La question est surtout de savoir si... avec les rames qui dépassent... un porte container arrive ou pas à passer par le canal de Suez ?

 

- (les 3 opinent et restent songeurs)

 

- Bob

- -Et je ne te parle pas du plastique ! No pétrole, no plastique.

-

- Alfred

- -Il suffira de revenir au bois et à la bakélite.

-

- Charles

- - c’est quoi la bakélite ?

 

- Alfred

- -La Bakélite est la marque d'un matériau constitué à partir d'une résine de formaldéhyde de phénol thermodurcissable aussi appelée phénoplaste ; dont la nomenclature chimique officielle est anhydrure de polyoxybenzylméthylèneglycol. Pour faire simple c’est un truc, marron, cassant, le premier et sans doute le dernier plastique que l’on peut faire sans pétrole et encore... pour le méthylène, si t’as pas de pétrole il faut du gaz : on en sera peut-être réduit à péter dans des tuyaux !

 

- Charles

- - Alfred… Heu…On a pas tout pigé, tu pourrais nous le redire en verlan ?

 

- Alfred

- -au lieu de vous gausser, cela vous ferait perdre un œil de reconnaître, que bien qu’autodidacte, vous avez un ami cultivé et de le remercier d’apporter quelques lueurs en vos cerveaux embrumés ?

 

- Charles

- La culture c’est comme la confi…

 

- Alfred (l’interrompant)

- -ta gueule

 

- Charles

- -t’as beau monter sur tes grands chevaux, depuis le temps que l’on te connait, on te verra toujours assis sur un poney !

 

- Bob

- –arrêtez de vous chamailler !

- Si on remplace le plastique des voitures par du bois, eh bien, avec le réchauffement climatique, on va voir pousser des termitières sur les terre- pleins d’autoroute.

-

- Alfred

- -Chéri…J’ai un peu embouti la voiture, je l’emmène chez le menuisier ?

- - Mais il y aura aussi des avantages... En cas de panne sèche, tu arraches une aile, tu la mets dans le gazogène, et en voiture Simone!!!

 

- Bob

- - de toutes façons il restera les bœufs et les chevaux. Si tu remplaces les rafales par des chevaux, t’imagines la taille de l’écurie que ça fait le Charles de Gaulle ! Y a que pour le décollage, que les chevaux c’est pas terrible.

 

- Charles

- - et en pleine mer... tu embauches des hippocampes pour tirer ton porte-avions ?

 

- Bob

Charles ! il est nucléaire le Charles de Gaulle. Une semaine en mer, 6 mois de maintenance dont 1... rien que pour retirer les moules!

 

Charles

Au fait, pour les bateaux, ils ont inventé un vaccin anti-Titanic ?

 

- Alfred

- -par contre, pour la formule un, c’est du tout cuit, on a déjà Longchamp et Maison Lafitte. Il suffit de remplacer Schumacher par Ben-Hur ! En plus ils seront contents les rosiers de Monaco avec tout ce crottin ! A propos de Monaco, puis-je me permettre un aparté ?

 

- Bob

- -Apart, apart

 

- Alfred

- - A Monaco, à droite de l’entrée du palais princier, t’as une plaque. Si tu es un tantinet curieux, et que tu ne peux résister à cette grande soif de t’instruire qui t’habite, tu peux y lire que François Grimaldi, il s’est déguisé en moine et qu’il a demandé l’hospitalité. La nuit... subrepticement.... il a ouvert les portes à ses soldats et massacré ses hôtes. Outre que tu es immédiatement imprégné par la noblesse de la démarche, tu comprends aussi, que depuis, à Monaco, il y a une certaine défiance envers tout ce qui ressemble à un pauvre.

 

-

- Bob

- -Pour en revenir aux chevaux, ça existe le bac pro de maquignon ?

-

- Alfred

- - Va savoir… En tout cas t’as pas intérêt à habiter près d’une casse, ça doit fouetter dur, un tas de chevaux morts !

 

- Bob

- - et si t’es mal garé, ils lui mettent un sabot de Denver à ton canasson ?

 

- Alfred

- -Investissons dans l’avenir ! Et avec diligence ouvrons un horsewash.

 

- Charles

- - Arrêtez un peu de déconner! Un doute m’étreint. C’est que j’’ai la sale impression qu’on est les seuls à se faire du souci.

 

- Alfred

- -Ouais, mais c’est ça qui fait toute la grandeur de l’humanité : Courir cheveux au vent … et baladeur aux oreilles… Vers sa perte.

 

Bob

- - Françoise Sagan est morte.

 

- Charles

- - c’est un peu réchauffé comme scoop, elle est morte en 2004.

 

- Bob

- -et alors ? Elle est toujours morte autant que je sache ?

 

- Alfred

- -Tu sais Bob, je me demande parfois si tu es normal, j’aimerais bien que tu m’expliques comment tu fais pour passer du peak oil à Sagan ?

 

- Bob

- - c’est pas le peak oil, c’est… un doute m’étreint…

 

- Charles

- - on comprend toujours pas.

 

- Bob

- -Ben…le train…le rail… c’est parce qu’à l’époque où elle était morte, j’avais pensé que La Vie du Rail avait perdu un abonné.

- (Charles et Alfred restent silencieux avec un air accablé)

-

- Charles

- - tu sais Bob, là, ce n’est même plus de l’esprit d’escalier, c’est du saut à l’élastique. Même si on sait que tous les matins il lui fallait son œuf à la coke, on est toujours en droit de penser que tu joues au con pour fourguer ta vanne vaseuse.

 

- Bob (air boudeur)

- -pensez ce que vous voulez.

 

- Alfred

- -ça va Bob, arrête de faire la gueule !

- Et puis t’inquiète, pour l’apocalypse, eh bien je pense que pour ce soir c’est râpé.

-

- (silence puis un des 3 sifflote un peu l’air de la chanson du début)

 

- Charles

- -c’est pas qu’on s’ennuie, mais il faut tout de même reconnaitre que cela manque sérieusement de gonzesses.

 

- Alfred

- Moi ce qui m’agace au plus haut point, c’est qu’au matin lorsque tu te réveilles au garde à vous, c’est de penser que ton cerveau il profite de ton sommeil pour se lever des gonzesses.

 

- Bob

- -les proverbes c’est de la merde.

 

- Alfred

- -Ah non Bob, tu ne vas pas recommencer…

 

- Bob

- - non, c’est juste pour dire, qu’avec leur : une de perdue et dix de retrouvées, on devrait à l’heure qu’il est, avoir chacun son harem…

 

-

- Alfred

- - et pas qu’un peu, quand on pense à toutes celles qui nous ont largué.

-

- Bob

- -c’est tout de même un sacré mystère, que l’on se fasse plaquer. On n’est pas pire que d’autres. Si je prends mon cas : je prélimine et je suis plutôt éjaculateur tardif. La vision de millionnaires courant derrière un ballon ne m’ouvre même pas la moitié d’un œil. Je ne les ai jamais branchées pour aller dans des clubs échangistes et je ne les ai jamais jouées au poker. Pour tout dire, il m’est même arrivé de mettre une pastille dans le lave-vaisselle ! Bon, y a bien des fois où je n’ai pas remarqué qu’elles étaient allées chez le coiffeur et on a eu des divergences ; justement à propos du lave-vaisselle, sur ces foutus couteaux : à savoir s’il faut les mettre la pointe en bas ou en haut. Mais bon, c’est des peccadilles. En géopolitique on était d’accord sur tout et on avait la même empathie pour la faim dans le monde. A part ça, il est vrai, qu’on n’est pas des Apollons, mais bon, c’est pas du vice caché ça ! On n’a jamais donné dans la talonnette et la moumoute. D’ailleurs, leur a- t’on seulement cherché pouilles pour le rendu avec et sans soutien gorge ? Pour résumer : qui c’est qui se maquille ?

 

- Alfred

- - Moi qui ai donné dans le divorce, je peux vous dire qu’il y a un truc marrant. Elle veut partir, bon... Tu peux pas y mettre un clou, mais pour notre sainte mère l’église t’es grillé. En fait, si tu caresses l’idée de te remarier un de ces jours avec tout le tralala, le bon plan, c’est de tuer ta femme. Tu vas à confesse, là tu dis : je sais que c’est pas bien, j’aurais pas dû, et j’en suis fort contrit. En plus, si t’as fait un crime parfait, c’est cool, because le secret de la confession. Là, tu te prends quelques brouettes d’Ave et de Pater, puis tu fais trois fois le tour de l’église en te frappant la poitrine et en disant des mea culpa. ça remet le compteur à zéro et les fastes du mariage en grandes pompes s’ouvrent à nouveau à toi. Quant aux raisons pour lesquelles ont se fait larguer, s’il faut vraiment trouver quelque chose, je n’en vois qu’une seule qui tienne la route : c’est l’incompatibilité d’humour.

 

- Charles

- -moi, lors de ma 1ere rupture, j’ai sacrément morflé. J’ai voulu noyer ça dans la bibine. Ils y en a qui voient des éléphants roses mais moi, je me suis mis à voir des bêtes aux veines bleues : j’en ai conclu que l’alcool était vain. Alors, je me suis rabattu sur la grande consolatrice : la musique. J’ai commencé par l’opéra La Cambiale di Matrimonio ce qui malencontreusement se traduit par le contrat de mariage, l’idée n’était pas bonne alors j’ai vite tourné le dos à Rossini pour Verdi qui divertit plus : mais le charme n’opéra pas. Ensuite j’ai testé la musique américaine, mais j’en sorti fort contrit : même Carole Laure et Hardy furent sans effets.

-

- Bob

- Tu aurais dû essayer Véronique Sanson et Dalida !

-

- (silence)

-

- -Ô temps ! suspends ton viol et vous peurs, du précipice, suspendez votre cours...

 

Alfred

Moi, il y a une nana, et bien je lui ai envoyé une lettre par jour. Rien que pour dire je t’aime ça m’a pris 8 jours ( de sa main il fait des ronds en direction de sa tête pour inviter les autres à réfléchir) mais j’ai pris un râteau. Cette conne, elle était nulle en puzzle.

-

- Charles

- - Pour en revenir aux harems, j’imagine déjà la petite annonce : cherche barre d’immeuble à louer.

 

- Bob

- - il te faut 3 étages, rien que pour ranger les paires de godasses !

 

- Charles

- - mais tu fais un geste pour la planète : le catalogue de la Redoute, tu peux le faire tourner. D'ailleurs, une vie de femme ça peut se résumer en 4 catalogues: Quelle, Vert Baudet, La Redoute et....(les 3 en choeur) Damart!!!

-Bob

Nous on a fait simple, on a directement sauté du Jean au pantalon à la Brassens et on fait les marioles. Mais vous ne le sentez pas vous , l'autre avec ses ceintures, qui se frotte les mains avec des airs de vautour, vous ne le sentez pas sur vous, ce regard du docteur Gibaud?

 

- Alfred

- -Revenons aux harems: l’autocar, je le gare où, sur le parking du supermarché ?

 

Bob

- -même le caddie tu peux oublier, ça serait carrément des containers.

 

- (Alfred et Charles en chœur)

- -s’ils passent à Suez !!!

 

 

 

Alfred

-dire, que si on était des gitans, on aurait des Harems Globe Trotteurs, et je te dis pas la tripotée de caravanes : enterrés ! Minables ! Les Barnum et Cie !

 

- Bob

- -Pour les eunuques, le minimum syndical c’est la compagnie de CRS.

 

Alfred

Y parait, que les femmes, quand elles vivent en communauté, elles ont les règles qui se synchronisent : ça doit réduire un peu l’intérêt d’avoir un harem.

 

- Charles

- - imagine… Tu vas faire tes courses. Bonjour madame la vendeuse, bonjour monsieur le client, qu’est-ce qu’il vous faut ? Il me faudrait 150 kg de tampax.

- La vendeuse : je vous fais un paquet cadeau ? Le client : dans ton cul les…

 

- Alfred et Bob l’interrompant en chœur

- -Charles !!!

 

- Charles

- - la vraie vulgarité est dans la pensée, pas dans les mots !

 

- Bob

- - encore faut-il penser avant de parler, déjà qu’y en a qui confondent opiner et opinion.

 

- Alfred

- - avec le harem, pas sûr que ça dilue les emmerdes. Déjà que quand tu n’en as qu’une et que suite à une erreur d’aiguillage, tu sors le prénom d’une ex ça jette un sacré blanc...Là, pour par risquer l’émeute, t’as intérêt à planifier grave, à te faire un trombinoscope d’enfer, où alors il faut leur faire tatouer des codes-barres.

 

- Bob

- -les hommes et les femmes c’est condamné au bizarre.

 

- Charles

- -A propos, t’as déjà vu une femme grenouille s’assoir dans un fauteuil crapaud ?

 

 

- Alfred

- C’est vrai ça, maintenant que tu le dis. Il y a des hommes grenouilles et pas de femmes grenouilles, et là, on ne peut pas nous faire le coup de l’homme avec un grand H.

 

- Bob

- - surtout que quand ça sort de l’eau avec plein de buée dans le masque, ça fait plutôt pingouin qui a forcé sur la tartiflette.

 

- Charles

- - monsieur l’homme grenouille… de par les pouvoirs qui me sont conférés, J’ai l’immense honneur …De vous remettre les palmes académiques pour votre magnifique interprétation de la mer de Debussy au tuba….

 

- Bob et Alfred applaudissent

 

- Alfred

- -Et la mère de Georges Pernoud, quel âge elle peut avoir depuis le temps ?

 

- Bob

- - va savoir…

 

- Charles

- -Il y a un magazine qui s’appelle Femmes d’aujourd’hui, si tu transposes, ça ressemble à rien, et si tu mets Homme demain, ben ça craint.

 

- Alfred

- -remarque, la mode est à la sous- traitance. Imagine la petite annonce : Tueur sous le régime de la micro entreprise en franchise de TVA, exécute toutes vos basses œuvres : belle-mère envahissante, voisin bruyant, employeur qui se la pète un peu trop, percepteur insistant et conjoint acariâtre: ayez recours au service d’un professionnel.

- (silence)

- PS : j’accepte les chèques emploi service.

 

- Bob

- -pas la peine de sous-traiter. Si t’as pas peur de passer pour un con, tu peux le faire toi-même. Dans ta cellule, tu laisses ton air intelligent et le jour du procès tu

 

suite 2eme partie