LE FUNAMBULE
Redevenir travailleur de l’extrême
L’un après l’autre chaque mot poser
Au dessus de cette absence théorème
Et l’espace qui sépare de Toi enjamber
S’y aventurer à petits pas non comptés
Se soucier du danger comme d’une guigne
Et dans la quête décrypter les signes
Avec pour seule arme des bontés
Sur l’absence qui se fait vide
Ecarter les bras en balancier
Et sous la poussée du désir aride
Garder une obstination d’acier
Perché sur le haut des mots
Dans les bourrasques du temps
Savoir plier comme un roseau
Mais avec des obstinations d’enfant
Rejoindre de ma pensée l’autre rive
Lorsque le manque se fait amer
Et comme un naufrager sur le qui vive
En t’apercevant s’écrier terre
Comme un chien défendant son os
Et m’habillant de crocs acérés
Je promets des douleurs atroces
A quiconque voudrait m’en empêcher
Mais ce manque se fait Colorado
En funambule me transformant
Et je m’avance sur ce frêle cordeau
De l’urgent désir d’être ton aimant
Ma force vient de me sentir si fragile
Dés lors qu’il s’agit de l’intime de toi
Tu pourrais m’abattre d’un clignement de cil
Déchu et souillé je me sentirais encore roi
Il me resterait la glorieuse noblesse d’avoir tenté
La griserie de ces longs moments d’ivresse
Ces tendresses infinies que je t’ai données
Je pourrais te dire encore et après avoir tant osé
La force que tu m’insufflais fut ma plus belle faiblesse