Le phœnix
Quand le jour et la nuit s'enlacent
La ferveur de ma plume embrase
Ce jour et cette nuit où encore tu n'es pas
Envie envie de foutre le feu à mes phrases
Que brûlent mes mots qu'ils aillent au trépas
De ce manque que rien n'apaise
Il ne me restera que l'incandescence
Et les longues et rougeoyantes braises
Pour commémorer ton absence
Alors que je me taise et que périsse ce poème
Dans un brasier éminemment naufrageur
Qu'il finisse dans un autodafé des peurs
Sur des cendres fumantes et blèmes
Alors monteront quelques lascives fumées
Vers ce ciel obscur de ton au-delà
Pour dire ce soir encore et toujours
Combien je t'ai ardemment aimé
Et que bien que tu ne sois pas là
Que de Toi je me suis embrasé d' amour
Demain sera un autre à affronter
Je me ferai phoenix renaissant de mes cendres
Je sentirai monter en moi des bontés
Et des monceaux de tendresse à répandre
Tu seras en filgrane dans mes pensées
Et j'irai puiser dans des désirs charnels
La force de ne pas te transformer en déité
Préservant cette soif de Toi qui me harcèle
Je te coucherai encore sur le papier
C'est ma façon à moi de te faire l'amour
Et ce n'est pas une manière de parler
Cela me consume jour après jour
En me lisant tes yeux caresseront mes mots
Je leur ai fait passer l'épreuve du feu
Pour leur donner des brillances d'émaux
Donnant à mes tristesses un air valeureux
Des joies lumières que tu me donnes
Je goûte aussi les vénéneuses ombres
Car dès que tu m'abandonnes
Je ne suis plus que décombres