Se faire ceinture
(un peu interdit au moins de 18 dents)
Oubliant mon avancé âge
En mes déclarées flammes
Souffrez un peu madame
Que là tous deux nous partions
En aventureuse excursion
Vers un très lointain moyen âge.
Vous y vivriez seule et cloîtrée
L’abruti qui vous sert de mari
En guerrier se croyant aguerri
Vous aurait tragiquement délaissé
Pour guerroyer du côté des mahométans.
La rumeur en des très fort circulant
De vos si exceptionnelles beautés
Avait fait de moi un très humble ménestrel
De l’amour de vous cédant aux appels.
Ne sachant contre cela point lutter
Uniquement armé de mon luth
De vous séduire je l’avais décidé
Et m’en étais alors fixé le noble but.
Et c’est alors et ainsi que chaque jour
Montant des pieds de cette tour
Où vous résidiez malheureuse et cloîtrée
S’élèvaient aux heures vespérales vers vous
Mes plus beaux chants d’amour
Espérant que vous y preniez gout.
Hélas pour vous et en si grand malheur
Votre époux batailleur et tant hâbleur
Pour prévenir vos éventuelles infidélités
Vous avait en ses idioties de mari assujetti
D’une ceinture à vous passée de chasteté.
D’elle sur vous en poids des années écoulées
Votre corps en était le pauvre tout meurtri.
A cette époque Hugo n’avait pas encore écrit
Certes son très magnifique Oceano Nox
Mais plus grave on n’avait pas encore inventé
Du côté des aciers les si rutilants inox.
Quant à votre pieux et piètre époux
Dans un destin lourd et des plus au bout
Il avait en mon histoire pour seule gloire récolté
Que d’une dysenterie dont il avait trépassé
Devant les murailles de St Jean d’Acre.
On a fait mieux du côté des sacres
Que de se vider trippes ainsi que boyaux
Pour satisfaire et combler ses idéaux.
De ça au moins vous en conviendrez.
Bref toujours est t’il que son destin
De par ses plus que vidés intestins
Etait très définitivement et irrémédiablement clos
En Palestine et six pieds sous terre gisaient ses vieux os.
Il restait outre mes obstinés je vous aime
L’éventualité que vous risquiez un pernicieux tétanos
Donc pendant que je vous débitais mes poèmes
Vous étiez fort dépitée et à ce problème en butte
Pendant qu’à vos oreilles résonnait mon luth.
Alors que mon cœur battait ainsi la campagne
Fou des désirs que vous soyez ma compagne
Il vous parvint en de colportées rumeurs
Que la nature en très étonnante générosité
M’avait pourvu aussi des talents de bricoleur.
Ce qui fit germer en vous quelques idées
Pour vous sortir de ce terrible guêpier.
Toujours est-il qu’un soir
Vous caressant le si doux espoir
Que je puisse moi vous délivrer
De votre carcan blessant et si rouillé
Vous me fîtes par une poterne nuitamment entrer.
Là qu’enfin vous vous intéressâtes à moi
J’en fus tout heureux en de tremblants émois
Ne soupçonnant même pas les futures émotions
Qu’allait me procurer la plus étrange des situations
Que même en rêve ou soûl je n’aurais su imaginer.
Bientôt votre fidèle chevalier servant
Se retrouva en votre mitan tout agenouillé
Devant vos cuisses franchement écartées
En des sentiments de lui vraiment écartelés.
Vous ce faisant m’implorant me disant :
Je vous en prie mon si précieux aimant
Ayez pour moi le plus grand des talents
De ce piège à loup de grâce venez me libérer.
Surmontant la très grande confusion
Dans laquelle déconcerté je me trouvais
Car de vous j’avais imaginé d’autres effusions
J’entrepris néanmoins et pour le moins d’examiner
Le challenge qu’ainsi je me devais de relever.
Ces nombreuses années passées de vous en prisonnière
Avaient laissées la zone pour le moins en jachère
Je vous demandais donc en paire de tranchants ciseaux
Pour éclaircir efficacement au mieux la situation
En m’attelant à couper démêler ce terrible écheveau
Pour accéder à votre instrument verrouillé de torture
Celui-ci étant caché par un très fourni et touffu buisson.
Fruits de ma bel ouvrage vous en vous retrouvâtes
Sous mes soins appliqués précautionneux et sans hâte
Dans des affublés ayant à mon gout bien plus d’allure
Dotée d’un très beau jardin du genre à la française
Dont je fus je vous l’avoue plus que fort aise
Dans vos présentés en avenantes et bonnes figures
.
De ce fait je pus donc mieux appréhender
Votre si délicate et épineuse situation
La corrosion était ma foi bien avancée
A l’aune de mes à présent constatés.
Pour débloquer le mécanisme ainsi si corrodé
Aussi quelques huiles je vous demandais.
Vous m’indiquâtes la chapelle d’à côté
J’y allais alors d’un pas des plus décidé
Et avec promptitude en vos peinâtes je revins
Avec un flacon entier de St Chrême
Me disant que cela irait très bien
Pour mener mon ouvrage à ses fins
Bien que celui-ci soit plutôt dédié
Aux derniers instants des agonisants
Proche était enfin la fin de vos Carêmes.
D’ailleurs on ne compte pas sa peine
Quand ainsi et avec passion on aime.
Après vous avoir en plein surréalisme
Cette très extrême onction donnée
Il ne me restait plus qu’à déverrouiller
Ce si compliqué et très têtu mécanisme.
Aussi une épingle à vous je vous demandais
Pour en être en mes réussites plus à même.
Pour satisfaire mes désirés et astucieux je veux
Vous vous mites à fouiller dans vos cheveux
Et triomphante alors une vous m’aviez confiée
Et vous en fûtes délicieusement décoiffée.
Mais l’heure n’étant pas du tout au libertinage
Courageusement sur vous je me repenchais avec courage
J’avais si peur moi craignant tant de vous blesser
De ne pas y arriver m’eut été la suprême horreur.
Echappées de mon front en perles des gouttes de sueur
En tombaient abondamment entre vos pieds écartés.
Avec amour et à force de mon obstinée persévérance
J’ouvris enfin en grand les portes de vos Byzance.
Mais moi de vous qui avait tant faim
Je fus un peu déconcerté par vos parfums
Qui ainsi émanaient de votre secret jardin.
Quelques restes de chrétienne charité
Me firent dire en minoré que cela sentait le renfermé.
Consciente de la si gênante situation
Vous dites à moi votre libérateur
Que pour vous refaire une beauté
Une toilette avec du lait d’ânesse
Par vous utilisée en vulnéraire lotion
Viendrait à bout des moisissures traîtresses
Et vous permettrait de me récompenser
Et de me régler ainsi le prix de mon labeur.
N’étant pas du tout du genre à laisser
Une femme livrée à ses détresses
Et de vous espérant d’heureuses largesses
Je parti donc aussitôt et sur l’heure
Battre les campagnes environnantes
Fiévreux tout tremblant plein d’émotions
Sang de moi comme fou battant alors mes tempes
Pour vous ramener la très magique potion
Ce sésame qui m’ouvrirait à mes flammes votre temple.
Hélas à mon triomphant retour quelle déception
Congédiant celui qui pour vous n’était qu’amour
Vous objet de mes plus ardentes prédilections
Vous aviez décidé que de vous moi je devais faire abstention
A mon nez cruelle vous aviez refermé la poterne à double tours.
Les années depuis ont terriblement passé
Je me suis établi dans un hameau comme serrurier
Pour conjurer mes déveines et mes peines
J’ai mis votre ceinture enlevée en enseigne.
Mais depuis ayant ouïe mes moi renommées
Les seigneurs du coin en leurs belliqueux besoins
En croisade de ce fait y vont beaucoup moins.
Mes affaires ne font guère dans les fastes et les opulences
Pour ne pas dire qu’elles côtoient souvent les périclités
Et cette peine par vous donnée m’est restée immense
A vous assurément je voulais m’unir et me marier
Sans même spéculer de vous un beau trousseau à la clé.
Ah madame que sur le coup vous me fûtes traitresse
Mais que voulez vous pour vous j’ai gardé des tendresses.
Certains soirs le morale un peu moins en berne
Je me dis parfois cela me mettrait combien de temps
Pour que je vienne à bout de la serrure d’une poterne ?
Je suis reste le ci devant qui vous aime si trop si tant.....