L’ermitage
Mon cerveau vieillot maintenant tel un ermite
Habite toujours en haut et là encore un petit peu lévite
Dans un garni perché sous un toit très dégarni
Mon cœur certes en bat encore la démesure
En fidèle horloge de cette modeste masure
Idiot serait celui qui trouverait que cela rassure
De voir ainsi son être devenu après bien avoir tété
De le troquer fâcheusement par un être après avoir été
Le tout étant couronné en atoll hélas de cheveux blancs
Comme sont les hivernales et glacées neiges d’un antan
Mais sans avoir les éternités de celles du Mont Blanc
Très mauvaise pièce à déjouer d’un éculé boulevard
Où les artères même s’encombrent sans crier gare
Reste la bonne idée d’aimer pour retrouver ses vingt ans
C’est ce qu’il est préconisé dans les milieux autorisés
Mais ainsi donc pour rajeunir en plus faudrait-il juste viser
Pour éviter de se faire trop et atrocement défigurer
Par une classique boutonneuse et très pustuleuse acné
Le fin du fin étant d’atterrir sur la plus propice des années
L’amour en sorte deviendrait là une élégante mise en sursis
Pour soigner des dépits qu’en soit il n’est pas bon de garder
Et les grands-mères survivantes elles aussi seraient réjouies
De ne pas alors être brutalement poussées dans les orties
N’étant pas anglais je n’ai pas de jouissance avec des Waterloo
Resterait un cœur qui battrait encore la campagne en réussi scénario
Et les gratitudes d’une compagne que par contre je ne battrais pas aussi
Je retrouverais donc à ce que l’on si couramment on dit à l’envi
Des côtés insouciants de la jeunesse les beaux et les airs idiots
Sans trop devoir lever ni même réveiller le très reptilien lézard
Où le fait de vieillir un peu plus qu’un Mozart est déjà tout un art.