Dans l’immense immeuble de 22 étages, sans assassin habitant au 21, où je vis et qui m’abrite, Il y a une gardienne d’enfant hyper pro et aguerrie. Parfois avec elle, l’ascenseur je prends alors qu’elle descend les enfants
L’équipage ainsi formé, est fait d’une poussette, à bébé invisible de par ses emmitouflés et de deux petites filles aux côtés gémellaires, blondinettes, impeccablement habillées et coiffées.
La gardienne est d’une carrure très imposante et d’un avenant très sévère, cela ne rigole vraiment pas.
Les petites filles sont d’ailleurs équipées de beaux harnais, sans Joséphine probablement se prénommer. Dans la rue, en laissées à la poussette, elles en deviennent chien de traîneau inversé pour leur sécurité.
Parfois lorsque l’ascenseur descend et que tout le monde en a, d’être ainsi à l’étroit le nez en l’air du côté des grands, j’en profite subrepticement pour caresser d’un doigt, de la plus proche, une des 4 joues de ces petits bouts de zan
Malgré l’incertain, j’aime croire que ce n’est pas toujours sur la même qu’arrive ce geste d’affection.
Donc les bons jours, alors que chacune des petites filles regarde ses pieds, pour ne pas se faire gauler à avoir un manque de se tenir à carreau, j’ai décelé de celle ainsi élue, sur qui c’est tombé, un très léger mouvement d’épaule, comme un petit oiseau gonflant ses plumes, que je traduis arbitrairement par un certain contentement.
Cela m’évoque un âge de moi à peu près comme elles, ce temps d’alors de mes hauts comme trois pommes, où chez des gens placés on s’occupait très bien de moi, mais aussi que j’aurais préféré avoir plus souvent très faim, et avoir des habits sales et déchirés mais un peu plus de câlins....