Judith Chemla Sérénade Schubert
Georges Seurat
Jamais on ne saura
Ce qu’il a mis derrière ces petits points là
Qu’il a si habilement disposés
Des chevelures brunes rousses ou blondes
Tant les tendresses y à foison abondent
Quelques pointes de seins dressés
Sous des caresses tremblantes et données ?

Jamais on ne saura
Derrière et caché là sous ces petits points
Les personnages que tu as peints
Ont le regard perdu vers des lointains
Vers où vont leurs rêveuses pensées
Vers leurs anciens hier ou prochains demain

Jamais on ne saura
Georges qu’as-tu voulu nous dire là
Toi avec tes couleurs en gouttes de rosée
Nous la seule chose que l’on sait
C’est que tes peintures à regarder
Nous font infiniment du bien
Avec les immobilités de tes pointillés

Jamais on ne saura
Mais on sait que tu as bien fait d’éviter
De faire des portraits genre Marlène Jobert
Car là pour toi on aurait bien peur
Que cela te fut un insurmontable labeur
T’aurais fait comment pour représenter
Ses jolies petites taches de rousseur ?
