Les temps de cendre
En des temps de cendres
Petit derrière des cercueils trop grands
Pas même le temps d'apprendre
et marcher sans pleurer pour autant.
A tout prendre et sans remords
Lorsque souffle le mauvais vent
Je préfère pleurer pour les vivants
Plutôt que pleurer sur les morts
En des temps d'arbre mort
Lorsque la vie se resserre
Sous les coups du sort
Et que tout désespère
A tout prendre et sans remords
Lorsque souffle le mauvais vent
Je préfère pleurer pour les vivants
Plutôt que pleurer sur les morts
En des temps de pierres
Lorsque se glace le sang
Et que la gorge se serre
Sous le poids des sentiments
A tout prendre et sans remords
Lorsque souffle le mauvais vent
Je préfère pleurer pour les vivants
Plutôt que pleurer sur les morts
En des temps d'acier et de verre
Où sur des autels d'or et de sang
On célèbre des messes sans mystères
Aux relents de mauvais encens
A tout prendre et sans remords
Lorsque souffle le mauvais vent
Je préfère pleurer pour les vivants
Plutôt que pleurer sur les morts
En des temps de faux miroirs
Aux reflets tristes de faux argents
D'où suinte le désespoir
D'un peuple de morts vivants
A tout prendre et sans remords
Lorsque souffle le mauvais vent
Je préfère pleurer pour les vivants
Plutôt que pleurer sur les morts
Michel ASTEGIANO