Les secrétaires
Cela faisait bien plus piano quand les secrétaires d'antan écrivaient avec de telles machines.
C'était certes du très bruyant, mais des retours de chariot, ils étaient si jolis, les argentins de ce ding ,que faisait l'engin avec sa noire mécanique.
A l'époque, elles n'étaient pas à moitié cachées derrière un écran, et une de leur main attachée à un poignet fin, s'envolait souvent, pour de deux doigts pousser le bidule tout chromé en informel point à la ligne.
C'est qu'alors , que tous leurs doigts avec rapidité se remettaient à picorer en dextérités magnifiques , les touches de leurs claviers alignées en petits gradins dont elles étaient les reines, trônant absolument seules au centre de la scène.
Avec de petits bruits de moulins à poivre , entre les rouleaux caoutchoutés de nouvelles feuilles blanches ,elles passaient alors d'une page à la suivante, en faisant monter ou bien descendre, les blancs papiers, que de plein de signes elles allaient encrer et alphabétiser.
Parfois, elles penchaient sur ce qu'elles venaient à peine d'écrire, les si jolis de leur nez alors interrogatif , en se disant dans leur tête des flutes ou merde , je me suis gourée, sotte de moi, puis pour s'en consoler, s'interrogeaient : où ais je mis mon blanco ? qui me permettra d'effacer la fausse frappe, de réparer le trop bancal mot.
Mais le très plus beau, c'est quand.... fatiguées du dos, quand alors , comme des petits chats elles s'étiraient, puis portaient autour d'elles un regard qui ne cherchait même pas à voir. La tête alors perdue dans des pensées rêveuses genre, c'est du pas gagné la vie de fée, que petite fille j'avais tant espérée ...
Puis, passant comme peigne fait, les doigts dans leurs cheveux, pour en oublier la déception et l'outrage revenus de leur vieux rêve d'enfance ; alors avec courage, elles mettaient une autre feuille dans la machine à d'écrire, pour poursuivre le nécessaire et l' alimentaire de leur ouvrage.
Mais il leur en restait quand même, de savoir faire cela de plus en plus vite, et sans même regarder leurs doigts, une satisfaction heureuse, d'être une pointure dans ce métier, qui par ailleurs ne les empêchait pas du tout, de sous leur bureau , de retirer en douce leurs chaussures, pour retrouver en ni vues ni connues, la belle liberté qu'il leur restait d'encore bien exister, en se faisant petite gitane aux pieds tout nus ...
En fin de journée, enfin libérées, c’était alors que pour chez elles retourner , elles picoreraient encore un peu , mais cette fois- ci , que de leurs talons aiguisés sur des trottoirs goudronnés pour retrouver :
Un garni de célibataire,où régnait l'ombre d'une sainte Catherine qui leur disait avec insistance ,que se marier faisait parti des choses importante à faire.
Un mari ne pouvant les prendre dans leurs bras, sans être obsédé par l'idée de, de leur défaire en même temps leur Wondebras bras.
Les gentils petits vampires de leurs enfants qui trouveront toujours ,que du sang donné maternellement pour leur donner naissance, que pour eux il n'en y aura jamais assez, pour étancher leur soif d'être aimé par leur maman ....
Mais revenues chez elles, il leur restait la très douce illusion, qu'elles pouvaient au moins là, en cet endroit , et sous leur toit, entièrement disposer d'elles mêmes et cela leur donnait souvent beaucoup de joie ...........