- Accueil
- IMAGES CLOUEES
IMAGES CLOUEES
IMAGES CLOUEES
Deux rêves accolés dans le silence des mains
Des rides à la fenêtre qui espèrent la rue
Une solitude échouée au flanc du comptoir.
Une musique l’espace d’un violon de bois
Une femme-enfant qui chancelle entre deux âges
Et la fuite d’une vague sous l’avidité du sable.
L’appel d’un chien devant la main qui passe
L’avenir d’un chemin qui s’en allait là
Et dans l’eau morte d’un vase le cri rouge d’une rose.
Une maison qui chantonne sous des gestes de femme
Le geste instruit et lent d’un tailleur d’ébène
Et un miroir vide balayé d’absence.
Le genou en pleure de l’enfant tombé
Et dans une salle d’attente
Un sourire brave posé sur la peur.
Un livre délaissé qui suinte de mots
Une odeur d’éther au carrefour de la mort
Et deux corps qui dérivent sur l’étreinte récente.
L’empreinte d’une flaque au creux d’une ornière
Les gestes lisses d’un potier barbu
Et de grands murs qui penchent.
Une pomme partagée à pleine dent
Le défroissement d’un accordéon
Sur un pliant aveugle
Une brassée d’amoureux sous de grands hasards
Des joies des peines laissées à la consigne d’une gare
Et posé non loin un sac à dos gonflé de voyages
Le bord d’un fleuve à partager
Des fleurs à recueillir
Et des nuits où il est question d’étoiles.
Des gestes qui travaillent
Une voile et comme elle est courbe
Et le rêve formel sous la transparence du vêtement.
Une enfant pâle qui dit porcelaine
Le cri d’une pierre et c’est une croix
Et tant de béances où s’affairer.
Des gestes encore accrochés au tableau
Un coup de frein jusque dans les tripes
Et le sein d’une mère qu’embrasse un enfant.
Des pas sur le gravier qui crisse
Quelques hommes en majuscules
Et des femmes qui tourbillonnent.
De grands oiseaux de pluie déchirant les carreaux
Une poignée d’enfant au sortir de l’école
Et puis......
Et puis....
Toutes les images que l’on n’a pas su voir
Parce qu’elles nous ont traversé de part en part
Toutes celles que l’on a avorté au nom de la grande peur.
La peur....
La dévoreuse de gestes
La mangeuse de tendresse
La cacheuse de larmes
Et il faut nous aimer beaucoup
Beaucoup...
Pour nous pardonner
Les gestes que l’on n’a pas osé faire
Les images que l’on n’a pas voulu voir.