L’ESCALIER DE LA VIE
Qu’il est étrange cet escalier de la vie
Nous mécroyant poussé par l’envie
On en entreprend la grande ascension
Alors qu’il descend vers des renonciations
Sur ce chemin abrupt et escarpé
S’impose la nécessité d’un autre ciel
Avec pour tout viatique à emporter
Que d’impérieux amours sacrificiels
Nous n’aurons d’avoir vécu que pour preuve
Une grande collection de longues cicatrices
On ira alors y chercher des fiertés salvatrices
Pour que nos soifs immenses s’y abreuvent
Dans le silence des blanches feuilles
Nous graverons de sombres désespoirs
Pour hisser alors au plus haut notre orgueil
Et l’agiterons de lentes houles encensoir
Nous sommes les timoniers têtus et fous
De nos insistantes et longues marches
Où notre capacité à prendre des coups
Est notre seul unique et dernier panache
Mais il nous restera encore à apprendre
Et de nous à transporter le noir deuil
Pour coucher sur des lits de cendre
Celui qui fut en nous enfant : notre aïeul