Abîmes et cimes
Alors vinrent, telle une horde de mendiants,
ces géants taillés à la serpe du gel et du vent.
Drapés de leurs grands haillons de pierres,
tachés de blanc,
Ils marchent vers le ciel à pas lents.
Opéras immobiles et muets,
symphonies dressées dans le temps,
figés, impassibles et pourtant...
Ils sont là, ruisselants
en des cieux déchirés,
de lacs en torrents
Alors l'homme vint. L'homme vain,
pour une fois arrêté
et qui s'élève, d'avoir touché enfin
que la vraie grandeur qui est en soi
est dans le dérisoire qui le broie.
Il est là, humble et solennel
et caresse infiniment, elle
cette perle enfant qui frémit
émue et tremblante
sur son collier de vie,
au fil rouge sang.
Alors il, dense, danse
grandit du dedans
sous ce frémissement d'elles
renaît puis ruisselle
et pour un instant seulement
se sent libre et transparent.
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