de choses et d'autres sur le chemin des mots

Clafoutiner

Allez viens mon amour on va se clafoutiner

En s’en donnant mutuellement la becquée

Chacun des  noyaux trouvés devra passer

Dans la bouche de l’autre avant d’être craché 

 

Mais assez rigolé ou plutôt pas assez rigolé

Regarde ce que dans la remise j’ai dégoté

Cette espèce de brancard à roulettes

Pour aller sous les châssis les examiner

Allons ne fait pas cette drôle de tête

Je t’assure que l’on va grave se poêler

 

On se met en haut de la grande rue pentue

Moi dessous et toi couchée sur moi dessus

Et à grande allure on se met à dévaler

La vache cela dépote et  ne fait qu’accélérer

Les rares passants en restent bouche bée

 

Tu écartes les bras pour faire l’avion

Pluie de tes rires sur mon visage

Mais là il faut faire plutôt attention

Et bien négocier le très sérieux virage

C’est fait arrive le rehaussé passage pour piéton

Putain il est pavé on voyage en marteau piqueur

Je crie cinquante quarante trente vingt ans

Tu en as des airs moqueurs mais juste un instant

On remonte juste le temps à plus de cent à l’heure

 

Puis cela ralenti et l’on est dans le pré communal

Au milieu de l’herbe verte enfin on s’arrête

C’est sous un arbre absolument phénoménal

On ne peut même pas en distingué le faîte

Ni même les oiseaux que l’on entend pépier

Nous en sommes tous les deux essoufflés

D’avoir fait cette si incroyable des  équipées

 

Ventre contre ventre poitrine contre poitrine

Tu es si chaude et belle lorsque tu fais la gamine

Comme ficelle autours de saucisson nos bras se nouent

Tu te dis que cela a du bon d’être aimé par un fou

Un vieux prêtre passe surgit de je ne sais où

C’est du genre à soutane pleine de boutons

Du compliqué à enlever pour laisser aux enfants

Au moins de pouvoir se tirer quelques occasions

S’ils leur venaient l’idée de vraiment vouloir abuser

Cela n’a pas toujours hélas marché évidemment

 

Mais notre prélat n’a pas l’air d’en manger

De ces trop rassis de ces pains pas bénis là

Il nous regarde et nous offre sa bénédiction

En ajoutant juste une sentencieuse réflexion

Même pas du genre à devoir faire des mea culpa :

« si vous faites des enfants faudra me les baptiser »

On s’en dit que c’est vraiment une drôle d’idée

Quoique doucement sur moi tu commences à bouger

Et on en est déjà je crois à vraiment bien s’embrasser

Dans le temps manifestement on n’est pas assez remonté

Mais avait t’on les envies d’aller jusqu’à redevenir des bébés ?

Très vaste très immense et très grande et énigmatique question

Car tout est là en ces instants entre nous si plein d’émotions...