La machine à décrire
Je voudrai bien rien que z’être qu’une machine à décrire
Avec un ruban stencil tout encré d’encre très très voilette
Touches en gradins comme ceux des théâtres antiques
Beaucoup d’émotions en sans frein et quelques sourires
En fort dire des rassure toi point de ça faut que tu t’inquiètes
Comme font et grandissent en prés les mauves colchiques
Avant même les temps où arrivent les chauds coquelicots
Alinéa puis point à la ligne et vlan : un viril retour de chariot
Un autre paragraphe et paraphe qui j’espère sera aussi beau.
T’as pas mêmes des dix ans de ton doigt tu suis tous mes mots
Appliquée moi z’ai pas même mis d’images : de toi chapeau !
Tant ma folle histoire bien tu la suis et tant tu t’y appliques
Demain si tout se passe bien je me ferai dompteur conteur
Sous l’immense et océanique toile d’un cirque à chapiteau
Tu feras partie avec tes yeux si beaux du sélectionné public
Et tu en taperas si fort de tes mains pour me crier des bravos
Cela mettra mille et mille bonheurs dans mon si dilaté cœur
Pour t’écrire cela z’ai pas même bouffé un petit bout de papier
Z’ai sauvé un demi centimètre carré de la forêt amazonienne
Archéologue de ma vie cela se datera qu’au quatorze carbone
Des guaranis en danseront heureux en serpentant en file indienne :
Ce n’est pas si souvent vois tu que l’on trouve la bien vie bonne.