Je dis: Nuit, agitation du monde qui s'arrête et instant de se retrouver entre soi et soi.
Je dis: Neige, ouate , empreinte de pas éphémère, illusion de laisser quelques traces ici bas.
Je dis: Ciel, les nuages retroussent leurs grandes jupes de tulles et courent dans le vent.
Je dis: vent, grande main invisible qui s'amuse à dépeigner les arbres.
Je dis: sang, celui qui ne fit qu'un tour lorsque l'on se rencontra.
Je dis: Encre, à la dérive, jetée sur le papier, pour y ancrer sa pensée.
Je dis: feu, ta robe rouge qui danse, ravissement des yeux, réchauffement de mon corps fatigué.
Je dis: Pluie, la main du ciel te jette comme on sème, des odeurs de terre mouillée te remercient.
Je dis: terre, comme une mère tu bordes les océans . Consentante, tu te laisses manger par les marées.
Et je redis: Terre, petite boule étrange, perdue dans l'univers où des hommes poussières s'agitent.
Et je dis et conclus: Amour, pour l'urgence et la nécessité de survivre.