de choses et d'autres sur le chemin des mots

Aux soleils des sentiments

 

 

 

Aux soleils des sentiments

 

 

J’avais beaucoup trop misé

Sur le chant  gai des oiseaux

Et forcément ce qui devait arriver

Très fâcheusement arriva

Ils se sont tous  envolés

Incroyablement  trop haut

Et je n’avais pas prévu ça

 

J’ai pris aussi une grosse bible

Emplie des fadaises humaines

Pensant que s’y trouvaient les indicibles

Tant d’obstinés ânonnaient leurs neuvaines

En escabeau je m’en sers parfois

Pour en faire des jeux de mots

Il faut bien rigoler quand même

Cela calme les grands froids

Et évite au moins d’être bigot

 

Du côté des musées

J’ai traîné mes basques

Espérant pouvoir y trouver

Des côtés plutôt fantasques

Mais j’ai très vite vérifié

Avec  leurs  Joconde exposées

Qu’en leurs non jamais dévoilés

N’étaient que des chairs  flasques

 

J’ai poursuivi l’aventure

Du côté des littératures

Je m’y suis très vite choppé

La  belle  et grande maladie

De l’amour dit à demi-mots

Cela m’a pas mal vacciné

Alors et depuis moi aussi j’écris

Et j’ai réussi à être un bel idiot.

 

Pour les cascades des mots

Je ne sais jamais par avance

Ce qui va là me dégringoler

Du sérieux ou bien du rigolo

Ne m’importent que leurs danses

Je peux même en intense y pleurer

Où bien terriblement m’y amuser

De dire et  encore raconter

C’est juste ce qu’il me faut.

 

 

Je suis de mes noires ailes la pipistrelle

Qui dépeuple toutes mes nuits

Marabout de mes bouts de ficelle

Je me préserve très  bien ainsi

De ce qui ressemble trop aux ennuis

Je ne vais qu’à l’occasion dormir

Dans la  noire caverne de Platon

Mais que pour bien mieux m’offrir

En  héraldique le sang des blasons.

 

Le plus souvent et le plus extravagant

Est que je ne sais même pas ce que  je dis

Si ce ne  sont que les beautés d’être vivant

Mes  pires ennemies sont les intelligences

Il s’y cache bien trop de désespérances

Dans ce qui inexorablement s’enchaîne

Il faut toujours s’attendre à des sanglants

Et beaucoup trop en ont  fait des poèmes

Alors je ne me nourris plus que de fruits

Mûris longtemps aux soleils des sentiments....