de choses et d'autres sur le chemin des mots

Papiers glacés

Papiers glacés

 

Hors notre jeunesse rien n’était mieux avant. C’est un cliché que démontrent certaines photos.

Lynchage

 

Terrifiques images d’une ancienne Amérique déjà merdique, où l’on peut voir les si horribles Stranges fruits  qu’à chanter en douloureuse complainte la douce Nina Simone.  Il nous en pousse des bras se dressant vers le ciel où maintenant elle est,  et des envies de vouloir la serrer contre soi.

 

Plus intime encore, et en horreur encore bien plus insoutenable. Photos d’enfants, de bébés qu’alors couramment on perdait. C’était un temps où les gosses venaient presqu’à tous les coups, sous la dictature impérative des hormones qui poussaient à s’accoupler.

 Alors on en avait plein des petits,  mais beaucoup hélas n’avaient pas la chance de grandir.

Il y en avait certes,comme maintenant, en ce temps là ,  beaucoup de photos de mariages endimanchés, mais aussi en bien plus poignants et même en hallucinants, celles de parents tenant contre eux en monstrueux les victimes de ces infantiles hécatombes. Pour la photo, ils donnaient une dernière fois les bras à ces si petits cadavres  qu'ils allaient devoir inhumer. A ces petits décédés on mettait les plus beaux de leurs habits, , les photos étaient le plus souvent en noir et blanc mais on leur mettait même du rose aux joues et au mieux on les coiffait et on les tenait parfois une dernière sur les genoux et  s'il le fallait , on cachait même des mécanismes complexes  pour leur donner une dernière fois l' apparence de la vie

Miserere inhumain, c’était si terrible, si glaçant, mais hélas sans   réussir à faire tomber les bras des crucifix  qu’à l’époque on mettait juste au dessus de ces lits où ces anges étaient conçus.

La glaçure des photographiques papiers est là pour nous le rappeler que ce n’était pas mieux avant, c’est juste parce que l’on n’a pas envie de les regarder que l’on se berce d’une telle légende pour oublier.

 

Enfant post mortem

Enfant post mortem 2