de choses et d'autres sur le chemin des mots

obsèques

Obsèques

Morts  séparant et réunissant, cimetières en champs funèbres, mélopée des survivants, cela monte et descend de par les bossus vallons, et de par  les très  étendues plaines.

Il ne faudra pas oublier, d’aller tuer le buffle, de creuser l’arbre, où l’on tendra la peau,  pour que cela tamtam à nouveau,  en tambour battant, pour et dans  les cœurs des encore survivants.

Il nous  faudra en aussi, et en encore, prendre femme, entre deux portes ou plus solennellement.

Car la Terre a soif, elle a toujours soif celle là, depuis toujours  et en tout le temps. Cela nous oblige à en encore faire naître des marmots  pour que plus tard elle ait cette garce son compte d’inhumés à lentement digérer.

Poussières et tout redeviendra poussière.

Qu’on aille chercher mes chevaux pour qu’avec leurs sabots celle- ci, ils me la remettent en l’air.

Mais tout de même, il faudra que l’on ait un peu de soleil pour que les particules mortelles dansent au moins un peu,  avant de retomber  devant nos sourcilleux yeux.

Allez aussi me chercher un enfant un enfant  de 3 ans ! L’âge est important, un pas trop réussi, un qui soit  un peu mal foutu, un  pas trop fait comme on aurait voulu.

 Il n’y a que ceux qui sont ainsi, qui savent vraiment bien dessiner  la dessus des cœurs, et là on va en avoir besoin, que rien  pour nous il nous fasse cela, lorsque toute cette  poussière sera retombée, besoin qu’il nous dessine des cœurs sur cet hiver gris de nos endeuillés.

Alors vous  me verrez, de mes doigts je me ferai un peigne pour lui, pour l’instant très précis où interrogatif, il relèvera le bout de son nez vers nous, pour savoir si on est content, si on les trouve jolis et réussis ces cœurs qu’il aura pour nous  tracés

Voilà....

 Tout est presque fini. La cérémonie est presque terminée, il ne vous reste plus qu’à  me ramener la mère de ce petiot, un peu simplet, un peu idiot, car cela sera l’unique instant,  l’unique moment  où en  très précis, je pourrai faire d’elle, la plus grande des reines qui n’ait jamais existé.

Car moi, je veux !

 Car moi je sais !

Car moi je dis !

Qu’il n’y aura qu’elle, qui enfin saura m’apprendre à bien pleurer......